Comme chacun le sait, le climat en Guyane est à la fois chaud et humide. L’humidité relative, en particulier, reste très élevée toute l’année : entre 80 et 95 % selon les saisons. Et oui, même en saison « sèche » ! Ainsi, au plus chaud de la journée (en début d’après-midi), l’humidité peut régresser jusqu’à 50 % environ ; mais chaque matin, au lever du jour, elle frise quand même les 100 % ! Et en saison des pluies, naturellement, l’humidité est omniprésente en permanence…
On s’en doute, de telles conditions de chaleur et d’humidité peuvent poser des problèmes de conservation : aliments, vêtements, électronique, livres… sont particulièrement exposés. Il est courant de lire ou d’entendre que les livres et les vêtements moisissent et certains prétendent même que tout objet métallique introduit en Guyane y finira sa carrière sous forme d’épave rouillée ! Autre variante, informatique celle-là : si vous emmenez votre ordinateur en Guyane, il y restera (HS)… Tout cela est exagéré, naturellement, et un peu d’organisation permet de pallier facilement aux « rigueurs » équatoriales.
Règle d’or numéro 1 : investir dans un vaste frigo et ne pas lésiner sur la qualité ! Le frigo est votre premier allié en Guyane. Il est totalement indispensable et c’est le premier achat à envisager. Car tous les aliments (ou presque) ne se conservent (bien) qu’au frigo. Oui, tous ou presque, et même : les pâtes et le riz (après ouverture de l’emballage), la farine et le pain, les biscuits (s’ils contiennent du chocolat ou une garniture sensible à la chaleur), le chocolat et ses dérivés (of course !), le couac, les bonbons mous et les sucreries genre Haribo, certains fruits et légumes (qui s’altèrent vite à température ambiance)… Et surtout, surtout : le lait en poudre et les céréales instantanées pour bébé dès lors que la boîte (de préférence métallique) a été entamée (gros risque pour la santé) !
Cela peut paraître excessif, mais croyez-en mon expérience : rien n’est plus formateur que de découvrir les spaguettis, stockées dans un simple placard et sur lesquelles ont comptait pour préparer un repas sur le pouce, toutes molles et enduites d’un film maronnasse indéterminé et peu ragoûtant ! Qu’on se le dise, tous les aliments secs craignent sévèrement l’humidité ambiante en Guyane… Les biscuits perdent leur croquant (et une partie de leur attrait) en moins d’une heure s’ils sont laissés à l’air libre.
Votre deuxième investissement sera donc une batterie de boîtes hermétiques et de sacs de conservation étanches. Premier intérêt : protéger les denrées sensibles d’une humidité excessive et préserver leur capital croustillance ; second intérêt : éviter les transferts d’odeurs entre les multiples produits stockés au frigo ; troisième intérêt (sans aucun rapport avec le climat, mais non des moindres) : protéger les aliments qui ne sont pas enfermés dans le réfrigérateur de la voracité des minuscules fourmis « sucre » (Tapinoma melanocephala, mesurant moins d’un millimètre) qui peuvent pulluler dans la cuisine (ou ailleurs) à la moindre nourriture restée accessible…
En deux ans, nous n’avons pas eu de gros problème avec les vêtements et les livres – pas plus qu’en Bretagne, et même plutôt moins que dans les vieilles longères… La maison est bien ventilée, comme la plupart des habitations en Guyane (les courants d’air aident à supporter la chaleur) et nous rangeons simplement les vêtements dans les chambres (climatisées), c’est tout ! Même ce qui est resté stocké (propre et sec) dans les valises (car finalement non adapté au climat) n’a pas bougé (ouf !). Attention tout de même avec le linge sale : il ne faut pas le laisser traîner trop longtemps dans la corbeille avant de le laver, surtout si vous avez beaucoup transpiré, au risque de le retrouver tâché de petits points noirs…
Rien à signaler non plus du côté des livres, pourtant entreposés dans le living qui n’est pas climatisé. Nous appréhendions le piquetage, les tranches jaunies et les pages qui gondolent : rien pour le moment.
Enfin, il est bien connu que l’électronique n’aime pas l’humidité et craint la surchauffe. C’est particulièrement vrai pour les ordinateurs. Faut-il pour autant investir (à prix d’or) dans un pc « durci » (= étanche et anti-choc) avant de venir en Guyane ? Non, à moins de barouder avec l’ordinateur et de le faire travailler « sur le terrain », les conditions ne sont pas extrêmes. Dans une pièce non climatisée, il suffit de surveiller de temps à autre la température du pc (en passant la main dessous si c’est un portable) en veillant à ce que la ventilation soit bien dégagée et fonctionne bien (jamais sur un lit, toujours sur un support plat et dur, comme une table).
Il est également possible d’investir dans un pad réfrigérant (gros ventilateur plat qui rafraîchit le pc par en dessous), très efficace. Autre précaution, pour le stockage : faire « dormir » l’ordinateur et tout ce qui contient de l’électronique (appareils photos, tablettes…) dans une pièce climatisée (généralement, les chambres). Evitez par dessus de transporter directement votre matériel stocké au frais dans une salle à température et hygrométrie ambiante, sous peine de condensation (et de corrosion silencieuse) à l’intérieur de l’appareil : un boîtier non « tropicalisé » laissera l’humidité s’infiltrer ! Faites d’abord démarrer votre ordinateur et attendez que les composant aient un peu chauffé…
Quoiqu’il en soit, et parce qu’on n’est jamais trop prudent, je conseille vivement de faire avant de partir une sauvegarde intégrale des données et logiciels clé de l’ordinateur sur un disque dur externe, et de laisser ce dernier en France, chez des proches. Sans oublier des sauvegardes régulières et dématérialisées de vos fichiers sur des clouds (Mega, Dropbox, ArchiveHost…). Au delà de la panne matérielle, on n’est pas à l’abri d’un vol de pc en Guyane, et nombreuses sont les petites annonces de personnes désespérées à l’idée d’avoir perdu toutes leurs photos et documents personnels…
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