Au rang des invertébrés désagréables, mais surprenants, la Guyane possède une espèce de papillon toxique. Communément appelé « papillon cendre » (Hylesia metabus, de son petit nom latin), ce lépidoptère nocturne revêt un aspect très banal : de taille moyenne, il est de couleur beige et de forme triangulaire. Rien de spectaculaire en apparence, donc, et pourtant les poils de son abdomen sont très urticants. Qu’ils entrent en contact avec votre épiderme et vous voilà couvert de plaques rouges, bosselées et prurigineuses : cette dermatose est la « papillonite » ! Expérience déplaisante qui perdure une bonne semaine…
Comme chez le moustique, ce sont surtout les femelles qui posent problème. Elles sont extrêmement velues et décochent leurs fléchettes microscopiques d’oxalate de calcium d’un simple vol.
Ces papillons se dévelopent dans les mangroves littorales à palétuviers blancs, écosystèmes abondants en Guyane – y compris en zone péri-urbaine. Ils pullulent par vagues (environ quatre émergences par an), déferlant en masse vers les agglomérations, attirés par les lumières de la ville et des habitations. Pour se préserver en période critique, un seul mot d’ordre : ÉTEINDRE toutes les lumières dès la tombée de la nuit et ne JAMAIS laisser le linge sécher dehors la nuit. Et en cas de touchette, ne surtout pas gratter (cela agrave les symptômes !) mais rincer la peau exposée à l’eau chaude pour évacuer les fléchettes urticantes…
Certaines communes, comme Sinnamary et Iracoubo, sont particulièrement affectées par les infestations de papillons cendre. D’autres sont plus rarement touchées : c’est le cas de l’île de Cayenne. Lors des envols massifs, les mâles se manifestent en premier, suivis des femelles quelques jours plus tard.
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