Le pétrole en Guyane, selon le magazine Capital
Billet d’humeur.
La revue Capital vient de faire paraître un article intitulé « Et si notre pays devenait le roi du pétrole… » Faisant appel aux services d’un(e) envoyé(e) spécial(e) particulièrement peu au fait des réalités locales, le magazine n’hésite pas à surfer sur les fantasmes communément répandus. Ils auraient été plus avisés de s’entourer de journalistes résidant en Guyane…
L’enfer vert a la peau dure !
Dans le genre j’enfile les clichés sur la Guyane comme des perles, on fait difficilement pire sur un média d’une telle audience ! Le tiercé gagnant est au rendez-vous dès les premières lignes : bagne, climat et végétation insalubres, bestioles venimeuses. Je n’en reviens toujours pas de « la mangrove infestée de serpents »…
Notez au passage que l’essentiel du couvert végétal guyanais est constitué par la forêt amazonienne (ce fameux poumon de la planète à la biodiversité exceptionnelle), la mangrove (écosystème fragile abritant une grande richesse biologique, dont – par exemple – les mythiques ibis rouges) se limitant à la bande côtière (environ 700 km2 sur un total de 83 846 km2).
Quand à la « noria d’hélicoptères » et aux spécialistes « qui débarquent à jet continu », c’est pour le moins exagéré. Story telling oblige ? Pourquoi continuer à véhiculer l’image d’une terre maudite, fût-elle dotée de réserves pétrolières sensationnelles (estimation actuelle autour de 400 millions de barils exploitables) ?
En Guyane, l’or est polychrome : vert, jaune, noir.
Et le vert n’est pas la moindre de ses couleurs !
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