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Décollage de la fusée Ariane depuis le site rapproché Agami

Nouveau décollage d’Ariane, nouvelle expérience : après avoir testé en famille le site de Carapa, la plage des Roches à Kourou, et la plage de Zéphyr-Montabo à Cayenne, nous voilà sans les enfants sur le site rapproché d’Agami pour le vol VA 209. Un grand merci à Peggy et Marc pour ce must du panthéon guyanais ! Car Agami, tout comme la fameuse salle de contrôle Jupiter, n’est accessible que sur invitation… Et réservé aux plus de 16 ans : pour la première fois depuis que nous vivons en Guyane, Katell et Riwal ne sont pas à nos côtés.

H0 – 4h30 : départ pour Kourou

La fusée prend son envol à 18h18 du pas de tir de Kourou, mais le rendez-vous avec les équipes du CSG (Centre spatial guyanais) est fixé entre 14h45 et 15h45. Nous partons donc à 13h45 de Cayenne : assister à un décollage depuis Agami mobilise une demi-journée, il faut le savoir. Nous devons nous rendre à la médiathèque de Kourou, où nous laissons notre voiture. Une armada de cars affrétés par les équipes du CSG sont stationnés devant le bâtiment, dont le parking est gardé par des véhicules de gendarmerie. Un jour de lancement, les forces de l’ordre sortent en force !

Arrivés sous l’esplanade couverte munis de notre précieux sésame (un carton d’invitation personnalisé) et d’une pièce d’identité (obligatoire : passeport ou carte d’identité en cours de validité), nous découvrons une enfilade de tables derrières lesquelles des hôtesses vêtues de polos violets arborant le logo du Cnes attendent les invités de la fête aérospatiale. Nous nous présentons et récupérons un badge à porter autour du cou, assorti d’un succinct dossier technique sur la mission VA 209 (collector, il va sans dire).

H0 – 2h00 : en route pour Agami

Il est 15h00 et nous avons maintenant une heure devant nous avant l’embarquement annoncé dans l’un des huit bus réservés. Nous nous installons sous le carbet de la médiathèque, adossés à l’un des poteaux massifs qui soutiennent la charpente, notre matériel de prise de vue à nos côtés : bridge capable de filmer en ultra-HD, appareil photo de poche, pied léger acheté pour l’occasion. Pas d’extra, les gros sacs ne sont pas autorisés pour des raisons de sécurité et en application du plan Vigipirate…

Progressivement, les gens affluent et bientôt nous sommes agglutinés le long des autocars. Après un nouveau temps d’attente et une fouille des sacs, nous montons dans le bus n°3 vers 16h15 et le convoi s’ébranle. Le trajet dure une heure. Le temps pour les animatrices du CSG de nous montrer, à la manière des hôtesses de l’air, comment enfiler un masque à gaz : selon les conditions météo, les sites rapprochés sont soumis à des retombées acides issues des gaz de combustion. Principe de précaution oblige…

H0 – 15 minutes : arrivée sur site

A mi-chemin, le bus oblique sur une piste forestière dont l’accès est contrôlé par une escouade de gendarmerie : nous pénétrons sur le territoire du CSG. Encore huit kilomètres au ralenti sur la latérite avant d’atteindre le site Agami, isolé sur une hauteur. Quelques sept kilomètres plus loin, la piste mène directement à Ariane…

Arrivés sur place, nous découvrons une aire bitumée, parée de deux vastes chapiteaux bâchés de blanc et bien équipés : rangées d’écrans télé en hauteur et autant de sièges à couvert que de convives. Et derrière ces kiosques, une trouée dans la forêt ouvre sur le pas de tir d’Ariane 5 et, un peu en retrait, de Véga (le petit lanceur italien est installé non loin). La vision vaut le détour ! On distingue nettement la fusée et déjà la foule se hâte vers le promontoire. Les pieds photos fusent en première ligne, les gens dégainent leurs appareils, certains s’assoient. Dans les hauts parleurs, on diffuse les messages de sécurité…

H0 : top, décollage

Le relais passe au présentateur qui commente le décollage en direct depuis la salle Jupiter. Chaque lancement est, en effet, diffusé en simultané à la radio et à la télévision sur l’antenne de Guyane 1ère… Je bascule le Sony en mode vidéo HD tandis que Philippe immortalise quelques instantanés avec le petit Samsung. A peine le temps de faire quelques plans de coupe et de tester les réglages que la dernière minute est annoncée par le Directeur des opérations (DDO dans le jargon aérospatial). Le jour décline mais il y a encore de la lumière : idéal pour réaliser de belles images.

J’appuie sur le déclencheur et je laisse filer. Pas question de manquer le décollage en restant les yeux rivés sur un écran, je veux vivre pleinement le spectacle ! Et quel spectacle ! Le ciel s’embrase dans un déferlement d’énergie, rattrapé par le grondement des moteurs. A sept kilomètres de distance, le son et l’image sont quasiment synchrones. Puis Ariane s’élève avec autant de détails que sur les retransmissions officielles : un moment de pur bonheur pour un(e) fan de conquête spatiale !

H0 + 2 minutes : évacuation !

Mais l’engouement est de courte durée. Les nuages sont de la partie et un vent contraire souffle vers notre point d’observation. Très rapidement, la fusée disparaît dans la voûte opaque pour ne réapparaître qu’en altitude, tandis qu’une nébuleuse de gaz flotte dans notre direction. Il n’en faut pas plus pour qu’une voix nous annonce haut et fort l’évacuation immédiate du site. On nous rabat prestement vers les cars et nous voilà repartis vers Kourou…

Nous y seront vers 19h30, et de retour à la maison pour 20h30.

Bilan : un décollage spectaculaire mais bref et sept heures bloquées pour un quart d’heure in situ. Une affaire de passionnés.

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