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Historique ! Premier décollage de la mythique fusée russe Soyouz depuis la Guyane

Ce vol inaugural porte le code VS01 (Vol Soyouz n°1) pour les intimes. Un moment historique dans l’histoire de la conquête spatiale, puisque c’est la première fois qu’une fusée « s’exporte » dans un autre pays (et continent : l’Europe politique et l’Amérique du Sud géographique). Inimaginable voici quelques années, alors que nous nous apprêtons à commémorer en décembre le 20e anniversaire de la chute du bloc soviétique (l’URSS a cessé d’exister le 26 décembre 1991, remplacée par la CEI, à laquelle appartient la Russie)…

Report technique et météo capricieuse

Initialement prévu pour le 20 octobre à 7h34 heure de Kourou, ce premier vol a été reporté une première fois, en raison d’un incident technique : une valve défectueuse lors du remplissage des réservoirs de carburant a provoqué l’arrêt de la chronologie de lancement. Au terme d’une nuit d’insomnie pour assurer cette grande première, les équipes du CSG (Centre spatial guyanais) se sont remises au travail d’arrache-pied pour limiter le report à 24 heures. Il faut dire, aussi, qu’il y avait du beau monde pour ce premier tir de la fusée Soyouz : Laurent Wauquiez, Ministre français de l’enseignement supérieur et de la recherche, et Sergueï Ivanov, vice-premier ministre russe chargé de l’industrie de défense et de la diversification de l’économie civile, ont fait le déplacement jusqu’à la salle Jupiter…

Nous voici le 21 octobre, il est 7 heures 30 minutes et 27 secondes : H0. Le ciel est très couvert. Des averses et un orage omniprésent obtruent complètement l’horizon guyanais. Il sera difficile d’observer le décollage de Soyouz car les conditions météo sont très difficiles. En outre, l’horaire matinal inhabituel (les lancements d’Ariane étant généralement programmés en soirée) complique considérablement la tâche : difficile, en effet, de concilier travail et école avec le suivi optimal du décollage quand on habite à Cayenne (43 kilomètres de Kourou)…

Un succès transcontinental mais quasi-invisible

Nous optons donc pour un repli stratégique sur la plage de Zéphyr-Montabo, en choississant le promontoir rocheux au pied du Mont Bourda. Cette avancée en mer est parallèle aux barres rocheuses de la plage des Roches de Kourou, site d’observation familial privilégié pour admirer Ariane. Nous surveillons l’heure et scrutons l’horizon d’un oeil inquiet : de lourds et opaques paquets de nuages s’amoncellent vers l’Ouest, mauvais présage ! Quelques curieux ont également fait le déplacement, appareil photo performant en main, dans l’espoir d’apercevoir, comme nous : un flash lumineux, une boule incandescente, un panache luminescent et vaporeux au dessus de la mer.

Nous ne verrons… RIEN. L’heure fatidique est arrivée (il faut attendre 17 secondes après l’allumage des quatre propulseurs avant le décolage effectif), nous avons redoublé notre vigilance, en vain. Pas même un point lumineux ou une auréole de lumière. Même pas un artefact de trajectoire dans la voûte nuageuse. Puis, au bout de longues secondes, un grondement sourd et profondément grave s’est fait entendre et s’est amplifié sur le fond sonore du ressac. Un bruit parfaitement reconnaissable pour un initié, même s’il est moins crépitant et puissant que la signature d’Ariane. Nous avons deviné que Soyouz avait bel et bien décollé : nous l’entendions gronder dans l’atmosphère…

Retour à la maison, déçus, forcément. Vérification à la télé pour en avoir le coeur net, sur Guyane 1ère (la chaîne guyanaise diffuse un programme spécial en collaboration avec le Cnes pour chaque lancement). Nous suivons quelques instans les explications techniques et retournons bien vite à nos obligations quotidiennes. C’est l’heure de passer à autre chose !

Pour en savoir plus sur ce premier vol historique de Soyouz en Guyane :

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